Aller au contenu principal

« Un peu d’espérance »

24 août 2009

 

"Le peuple d’opposition y verra une première raison
de croire
" c’est par ces mots que Laurent Joffrin conclu son éditorial
dans Libération de ce lundi. Après que le rassemblement de Marseille, à
l’initiative de Vincent Peillon ait donné "pour la première fois depuis
des lustres, un peu d’espérance
". Cette "Grande Alliance,
sociale, démocratique, écologique"
n’est certes pas encore une réalité
politique. Elle est encore très loin de se concrétiser par des accords de
désistement, et encore plus loin de permettre des candidatures communes. Mais
si demain les mots lancés par Marielle de Sarnez étaient confirmés par François
Bayrou, si le MODEM quittait son positionnement "ni-ni" pour affirmer
clairement des objectifs identiques à ceux de la gauche (et parfois même, si on
écoute bien le discours de dimanche, plus audacieux que ceux du PS), alors
comment la gauche pourrait-elle refuser de sortir, elle aussi, d’un
positionnement "d’avant" ?
Bien sur, le PS doit avoir d’abord
l’ambition de réunir autour de lui – ou plus exactement avec lui, sa position centrale
n’étant plus un droit acquis- la gauche, toute la gauche. Et ensuite, d’élargir
encore la palette en ralliant au-delà des limites traditionnelles de la gauche.
C’est, mot pour mot, ce que Ségolène Royal proposait lors des présidentielles,
où elle avait déjà rassemblé une partie de la gauche dés le premier tour,
obtenu le ralliement de toute la gauche avant le second tour, et où seule
l’hésitation de François Bayrou devant la décision finale a empêché un véritable
front uni qui aurait peut-être pu faire barrage à la "résistible ascension"
de Nicolas Sarkozy.
Bien sur, une fois encore, il faut raison garder, et on ne
passera pas sans transition ni obstacles de la situation d’hier à je ne sais
quelle grande famille unique. Du reste des alliances n’ont jamais impliqué ou
imposé des fusions, ni même des candidatures uniques de premier tour ! Durant
les années de l’Union de la Gauche comme durant celles de la Gauche Plurielle,
il y a eu des candidats et des listes communistes ou radicales, et plus encore
Vertes, en concurrence avec les socialistes aux premiers tours. Il y aura, dans
quelques mois des listes séparées aux premiers tours des élections régionales. C’est
même la condition pour que les citoyens puissent exprimer leurs préférences, à
condition qu’il soit acté d’entrée que le rassemblement se fera aux seconds
tours, et bien entendu derrière les têtes de listes les mieux placées aux
premiers tours.

De la même manière, il serait illusoire de penser que la
question des primaires est d’ores et déjà résolue. Bien sur que, selon les mots
de Laurent Joffrin dans le même éditorial « Les classiques, les claniques, et les caciques » chercheront à
les éviter. Mais dés lors que Bertrand Delanoë s’y est rallié, et que même
Laurent Fabius convient qu’elles sont « devenues
inévitables »
comment Martine Aubry pourrait-elle imposer qu’a La
Rochelle « la question ne soit pas posée » ? Sauf à laisser se
répéter un « La Rochelle in » où rien ne se passerait et un « Off »
qui serait le seul lieu vivant, il faudra bien que les questions centrales
soient abordées. C’est même probablement la chance, pour Martine Aubry, de
sortir de la nasse où elle s’est – ou où « on l’a » – enfermée. A
elle d’être capable de saisir l’occasion. Aux autres d’avoir l’intelligence de
ne pas chercher à humilier qui que se soit. Et aux militants, aux citoyens, à
ce « peuple d’opposition » de se mobiliser « ici et maintenant »
comme on disait naguère pour que personne ne puisse leur retirer « leurs raisons
de croire ».

No comments yet

Laisser un commentaire